La demande de bien-être, de mieux être est très forte dans la population française, pourtant, l'offre de services peine à rencontrer ce besoin. Les praticiennes et praticiens bien-être ont parfois de grandes difficultés à réussir leur projet entrepreneurial et se voient régulièrement obligés soit de reprendre un poste salarié à temps partiel, soit d'arrêter complètement leur activité indépendante, à leur grand damne.
Dans les lignes ci-dessous, nous vous proposons d'étudier deux erreurs courantes qui amènent systématiquement à ces mauvais résultats.
Nous faisons de l'accompagnement des entreprises à mission une priorité, et les porteuses et porteurs de projets dans le bien-être en forment une partie considérable. Par ailleurs, de nombreux indicateurs montrent la demande qui existe au sein du public. On citera par exemple :
De nombreuses personnes souhaitent engager une reconversion professionnelle, et la crise de la Covid a exacerbé ce mouvement. Donner un sens à son travail est devenu une priorité et répondre à l'épanouissement de l'individu est un puissant moteur. Ceci étant entendu, nous avons observé, au cours de nos accompagnements, différentes erreurs de "positionnement" ou d'"intention" qui peuvent coûter cher au praticien :
Enfin, il convient de distinguer un positionnement professionnel d'un positionnement de "gourou", qui va attirer les foudres de la MILVILUDES (prévention des mouvements sectaires) sur la discipline. Tout positionnement basé sur le fait de convertir la population à ses vérités, et non sur des faits reconnus par la communauté scientifique, relève du dogme et cette posture entraine à nouveau des ennuis très rapidement.
Quelle serait donc une posture efficace ?
Une bonne position sera professionnelle :
En 2018, la DGCCRF a contrôlé 675 naturopathes en France. Plus des 2/3 étaient en infraction par rapport à la réglementation :
Les principaux problèmes portaient sur :
Vous trouverez le rapport complet de la DGCCRF en téléchargement sous l'infographie ci-contre.
Afin d'illustrer un mauvais positionnement dont je parlais dans le précédent paragraphe :
J'ai parlé de ces contrôles à un naturopathe de mes connaissances. Il m'a évoqué tout de suite une chasse aux sorcières organisée par big pharma, l'ordre des médecins, etc. Peut-être a-t-il raison, je n'en sais rien. Ce que je sais, c'est que ce type de réaction ne facilitera pas son exercice professionnel.
Tout d'abord, un certain nombre de termes peuvent prêter à confusions et sont plutôt réservés aux professionnels médicaux et para-médicaux : patient, consultation, guérison, thérapie, thérapeute, psychothérapeute, etc.
Ensuite, les praticiens ont pris la mauvaise habitude de "gonfler" des choses inexactes ou imprécises. On peut par exemple lire : "l'OMS considère la naturopathie comme la troisième médecine". Cela a été interprété d'une autre allégation fausse qui disait "l'OMS considère la naturopathie comme la troisième médecine traditionnelle" (sous entendu après les médecines traditionnelles orientales), qui elle-même provient d'une reconnaissance de la naturopathie comme médecine traditionnelle (2001) non conventionnelle (1997). Il faut aller sur le site de l'OMNES, fédération de naturopathes pour avoir le texte précis : "la Naturopathie est un ensemble de méthodes de soins visant à renforcer les défenses de l'organisme par des moyens considérés comme naturels et biologiques''
Ensuite, il faut distinguer ce qu'on appelle les allégations thérapeutiques des allégations de santé.
Vous l'avez compris, les allégations thérapeutiques ne sont pas possibles pour le praticien bien-être, pas plus que le diagnostic, et encore moins que les pratiques jugées invasives.
Maintenant, il est tout à fait possible de prononcer des allégations dites "de santé".
Une allégation thérapeutique mentionne le fait qu'un nutriment, un acte prévient ou guérit une pathologie (réservé au corps médical et paramédical).
Une allégation de santé promeut le lien entre un geste, un nutriment et :
Le praticien santé bien-être ne pourra jamais dire : "Les Omégas 3 préviennent les pathologies cardiovasculaires".
Le règlement CE n°1924/2006 définit la liste des allégations disponibles pour les nutriments, dont les compléments alimentaires : on en recense plus de 4600. Une agence est missionnée pour contrôler le bienfondé de ces messages, l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments.
Par exemple, environ 2000 allégations concernent les plantes aromatiques et médicinales. Elles sont aujourd'hui en "attente de validation".
Ce règlement européen précise aussi que l'on peut faire la demande d'autorisation d'utilisation d'allégations propres à notre pratique auprès d'une autorité d'un état membre. En France, c'est la DGCCRF.
A retenir :
Tout vocabulaire prononcé ou écrit par un professionnel du bien-être qui dirait prévenir ou guérir une pathologie est proscrit. En revanche, un message visant l'amélioration d'une fonction physiologique ou la diminution d'un risque de maladie est autorisé dans le cadre européen.
Et vous, avez-vous noté d'autres erreurs à ne pas commettre si on veut réussir dans le bien-être ?
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